LA CORRIDA

J’ai fréquenté les salles de spectacles, les fosses au pied des scènes de concert en plein air, mais je n’étais jamais allée dans une arène, un jour de corrida. Je m’y suis rendue en me disant que l’art tauromachique devait se situer quelque part entre la danse et le fait divers.

La mise à mort du toro, la blessure du torero sont autant de moments ritualisés. Ils ont leurs codes et leurs règles. Comme une mise en scène qui allie le beau et le laid, la maîtrise et l’imprévisible.

C’est ce balancement que je photographie, à hauteur de sable ou assise dans les gradins, avec la liberté de celle qui n’appartient pas au milieu taurin, en suivant au bout de mon objectif cet homme à pied d’une autre époque, jouant sa vie entre les cornes d’une bête sauvage.